Explications tirées de la brochure « L’église de Saint-Florentin » en vente à l’Office de Tourisme Serein et Armance (50 p. – 8 €)
Un art renouvelé
La guerre a passé les Alpes. Les nobles des armées de Charles VIII, Louis XII et François Ier découvrent, éblouis, l’art nouveau de la Renaissance. De retour d’Italie, ils appliquent une conception nouvelle de la vie et de la pensée. À cette époque, le pays panse ses plaies. Des châteaux se transforment. On commence Chambord et on décore Fontainebleau. On aménage les demeures seigneuriales et on relève des églises.
Étendue aux arts, la Renaissance influe aussi sur l’art du vitrail qui devient alors une spécialité de plus en plus prisée par les peintres. Les vitraux se développent prodigieusement dans l’Aube. Par voisinage, l’Yonne profite de ce rayonnement.
C’est vers 1480 qu’apparaissent les premières verrières douées d’originalité. Vers 1500, ces caractères s’affirment et entre 1510 et 1525, se produit alors la grande expansion de l’art troyen. Le vitrail connaît alors un véritable âge d’or, mené par les ateliers troyens qui élèvent leur production à un rang semi-industriel. Cette production va se maintenir et évoluer jusqu’au seuil du XVIIIe, en un temps où la plupart des autres écoles sont décadentes depuis longtemps.
Des saints hauts en couleur
Les vitraux de l’École troyenne sont axés sur la représentation de la vie des saints et délivrent un enseignement religieux. Couleurs et transparences transforment la lumière diffusée en ambiance propice au recueillement. Le XVIe siècle redécouvre des coloris intenses disparus à la fin du XIIIe : bleu et rouge éclatants, vert émeraude mêlé au jaune d’argent inventé au XIVe. L’École troyenne opte pour des couleurs franches et lumineuses. Elle y ajoute un savant modelé par une grisaille subtile qui module et ombre les corps, les tissus, les objets.
Statuaire distinguée
L’élégance des sculptures du Beau XVIe caractérise le maniérisme italien de l’École troyenne et révèle la virtuosité d’artistes soucieux du détail et de la précision.
Au visiteur d’apprécier les expressions des visages, les mouvements (initiés par les positions des mains), les drapés et les plis des costumes, les accessoires vestimentaires (bijoux, coiffes…), les traces de polychromie qui subsistent (preuves que certaines statues étaient peintes) ou encore, les animaux et autres attributs qui accompagnent les saints comme autant de signes de reconnaissance pour les analphabètes de l’époque : le chien de saint Roch, le cheval de saint Martin, la tiare papale de saint Pierre, le baquet avec trois enfants de saint Nicolas…
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